« Vous savez que j’ai vécu un putain d’enfer comme celui de Shawn Carter. Préparez-vous à la suite, au Volume 2, bordel de m…. ».
Préparez-vous à d’étourdissantes pirouettes lyriques, à la liberté de ton et à la force des rythmes qui caractérisent « Hard Knock Life », le troisième album très attendu de Jay-Z, véritable phénomène du hip hop.
« Dans cet album, j’ai trouvé un véritable espace de créativité », déclare Jay-Z avec enthousiasme. « J’ai été formidablement heureux d’enregistrer « Hard Knock Life ». J’ai été nourri par ses rythmes. »
Cette créativité a débouché sur une superbe collection de titres marqués par un sens de la prouesse lyrique, et par des contes urbains d’une profondeur et d’une précision sans égales. Grâce à l’intervention de nombreux producteurs qui se rangent parmi les plus prestigieux de l’industrie du disque, « Hard Knock Life » sera certainement considéré comme un classique du genre.
L’enregistrement n’a plus de secrets pour cet artiste natif de Brooklyn. En 1990, il a fait irruption sur la scène musicale en apportant ses titres à Big Jaz (« The Originator’s ») et à Original Flavor (« Can I Get Open »). Témoin des difficultés de son ami Jaz avec son label et désireux de décrocher un contrat, Jay a décidé de prendre son sort en mains. Avec l’entrepreneur Damon Dash et un troisième partenaire, Kareen « Biggs » Burke, il a fondé Roc-A-Fella Records en 1996. Du tout premier album sorti sous ce label, « ‘Reasonable Doubt », il a extrait le single d’or « Ain’t No N*** », interprété par Foxy Brown, qui l’a immédiatement projeté à l’avant-scène du rap. « Can’t Knock The Hustle » et « Feelin It » ont rapidement désigné Jay-Z comme l’un des artistes les plus innovateurs et les plus influents du hip-hop.
Moins d’un an après la sortie du premier disque « Reasonable Doubt », les fans réclamaient un nouvel enregistrement de Jay-Z. Jigga a proposé le disque de platine « In My Lifetime, Volume 1 ». Cet album, qui évoquait la mort prématurée de Notorious B.I.G, ami et collaborateur de Jay-Z, apportait un message personnel. Il contenait l’étourdissant single « You Must Love Me », le tragique « Where I’m From » et le hit underground « Streets Is Watching ». Le tout premier single commercial extrait de « In My Lifetime », intitulé « Sunshine », faisait intervenir Foxy Brown et l’extraordinaire producteur Babyface Edmonds. Cette collaboration a remporté un succès commercial immédiat. Jay-Z a ainsi imposé son génie lyrique et a mérité le titre de « Roi de New York ».
« In My Lifetime est associé pour moi à une forte charge émotionnelle, car beaucoup de choses se sont passées à cette époque », explique Jay-Z. « Cet album me ressemble. Il dit qui je suis ».
Poursuivant dans la veine de « In My Lifetime », Jay-Z a tiré son propre portrait, en 1998, dans le cadre du court-métrage semi-autobiographique Streets Is Watching, qu’il a conçu, produit et réalisé avec Damon Dash, du label Roc-A-Fella. Conjointement au film, il a distribué « Streets Is Watching: The Soundrack ». Cette musique de film contenait le hit single « It’s Alright », et présentait aux fans plusieurs jeunes artistes comme Memphis Bleek, Rell, Diamonds in the Rough, et The Ranjahz.
Aujourd’hui, Jigga nous revient avec « Hard Knock Life, volume 2 ». Enregistré en à peine un mois, cet album nous montre Jay-Z au sommet de sa forme. L’artiste a fait appel aux producteurs Ski et DJ Premier, et à de jeunes talents comme Timbaland et Swiss (Ruff Ryders). Ce sang neuf permet à Jay-Z d’explorer des sons inédits et de relever un défi. « Si le son est bon, je peux mettre des rimes dessus. Vous remarquerez que mes textes sont radicalement différents dans chaque titre. »
Cet album met également en scène une série d’artistes invités, notamment DMX dans « Money, Cash, Hoes », Too Short dans « A Week Ago », et Foxy Brown dans « Paper Chase ». Memphis Bleek, qui rappait avec Jigga dans l’album Reasonable Doubt, le retrouve dans « Coming Of Age, The Sequel », qui met en scène la rencontre de deux arnaqueurs, l’un qui a réussi, et l’autre qui cherche sa voie. « J’aime ce titre pour son côté mental », explique Jay-Z. « Toute la première strophe porte sur un évènement de trente secondes ». Timbaland offre deux morceaux remarquables, « N** a What », qui sera réservé aux pistes de danse, et « Paper Chase », dont les rythmes n’ont rien à envier au premier titre. DJ Mark intervient dans la chanson-titre où l’on entend le refrain de « It’s A Hard Knock Life », tiré de la comédie musicale « Annie », qui a été jouée sur Broadway. « Kid Capri » a présenté ce titre en tournée, et il fallait qu’il figure sur mon album », résume Jay-Z en souriant. « C’est un hymne du ghetto ».
« Volume 2 …. Hard Knock Life » déborde d’images luxuriantes, de phrases assassines et de finesse lyrique. Il permet à Jay-Z de déployer tout son talent artistique et sa force créative. Cet album s’intitule peut-être « Volume 2… », mais l’ère de Jay-Z ne fait que commencer.